« Sans un bruit » : John Krasinski, roi du silence.

L’horreur enchaîne ses cartons dans le cinéma américain ! Le succès outre-atlantique de Hérédité aura prouvé que l’horreur arty a définitivement sa place au box-office. Mais il ne faut pas toutefois pas oublier une part de l’épouvante plus mainstream qui aura su retrouver ses lettres de noblesses grâce à la formule Jason Blum et ses films fonctionnant par le high-concept. Entre économie modeste et liberté d’écriture, c’est au tour de Michael Bay de reprendre cette formule en confiant les caméras à son ami John Krasinski pour Sans un bruit, remarquable leçon de mise-en-scène sur fond de récit familial apocalyptique.

Dans un monde où le bruit est interdit sous peine d’être tué par des créatures inconnus (et dont on ne saura jamais la cause de leur existence), une famille survit en vivant isolé de tout en prêtant une vigilance stricte à ne pas émettre de son. La parole bannie dès à présent, la communication est donc faite par le langage des signes (chose que la famille connaît due à la surdité d’un des enfants), un langage visuel qui sera la force principal de cette famille et de la caméra de Krasinski.

Un langage visuel qui demande donc une attention particulière et qui en fait la principale attraction de terreur du film. Toujours placé là ou il faut, la caméra tenue par Krasinski donne aux spectateurs touts les outils, de manière éparpillé, pour qu’ils soient investis dans cette quête de survie haletante. Un clou, un jouet électronique ou des guirlandes lumineuses : Chaque élément compte et a le moyen de faire frémir son public sans user de jump-scares. Un travail important de réalisation, laissant de côté un fil rouge narratif que l’on voit vite arriver mais qui s’excuse par un suspens toujours tendu.

On est investi dans ce film par cette force à capturer visuellement les dangers et surtout l’attachement à cette famille unie, chapeau d’ailleurs à John Krasinski et Emily Blunt, excellents tous les deux.

Sans un bruit a juste touts les mérites d’un bon moment de divertissement : Haletant et inventif, il ne lâchera pas l’attention du spectateur jusqu’à un final explosif émotionnellement. Savoir que Jim Halpert de The Office a quitté Dunder Mifflin pour être réalisateur de film d’horreur est un tournant inattendu mais pourtant très réjouissant !

Victor Van De Kadsye

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